Pêcheries thonière

Pêcheries thonière / ESPADON



Au niveau national, l’espadon est exploité par deux principaux segments, la flottille palangrière réfrigérée, opérant au niveau de la zone atlantique sud, et la flottille artisanale active au niveau du détroit de Gibraltar et en Méditerranée. En Atlantique Nord, l’espadon est aussi exploité par certaines unités côtières et artisanales entre Larache et Sidi Ifni.
Les palangriers réfrigérés opérant à partir du port de Dakhla ont une Longueur Hors Tout (LHT) moyenne de 24 m, un Tonnage Jauge Brute (TJB) moyen de 110 tonneaux et une puissance motrice d’environ 340 cv.
Ces unités utilisent une palangre de surface dérivante (système américain de Floride) appelée localement « Marajera ». L’appât utilisé est principalement composé d’Encornet rouge (Passamar) et du maquereau.
Après l’éradication du filet maillant dérivant (FMD) en 2012, les barques sont devenues le principal segment exploitant le stock d’espadon de la méditerranée, avec 602 unités actives en 2019.
Ces unités opérant à partir des ports de Tanger et d’Al Hoceima, sont caractérisées par un TJB de moins de 3 tonneaux et une puissance motrice moyenne de 30 cv. Ces canots de pêche utilisent un filet de surface de faible dimension dénommé « Bonitard » comme principal engin de pêche.

Dans la zone atlantique sud, l’espadon est la principale espèce ciblée par la flottille palangrière réfrigérée. Toutefois, d’autres espèces sont également capturées accessoirement dans cette pêcherie notamment la peau bleue (Prionace glauca), la taupe bleue (Isurs oxyrinchus), la palomette (Orcynopsis unicolor), le thon obèse (Thunnus obesus) et le thon albacore (Thunnus albacares).
Au niveau du détroit de Gibraltar, les prises accessoires de la flottille artisanale sont composées principalement des thonidés mineurs, notamment le listao, la bonite à dos rayé et l’auxide. Ces dernières représentent prés de 20% des prises totales en poids.

En 2019, les prises d’espadon de l’Atlantique se sont élevées à 879 tonnes en Atlantique, soit une augmentation de 7% par rapport à 2018.
D’une manière générale, le niveau des prises d’espadon est principalement déterminé par le niveau d’effort de pêche déployé par la flottille palangrière réfrigérée opérant à partir du port de Dakhla.
Environ 77% des captures de l’espadon de l’Atlantique ont été réalisées par les palangriers, les canots de pêche ont réalisé 23% de la capture totale en poids.

En Méditerranée, les prises de l’espadon ont connu en 2012 une chute drastique (93 tonnes), due à l’interdiction du FMD qui était le principal engin de pêche utilisé par les palangriers. Depuis, elles ont repris leur tendance croissante pour atteindre un niveau de 1062 tonnes en 2018.
La production totale en 2019, a atteint 1000 tonnes, soit une légère baisse de 6% par rapport à 2018. Cette diminution est principalement due à la réduction du TAC global du stock méditerranéen en raison de son état de surexploitation (Rec. 16-05) et éventuellement à la révision de la taille marchande de l’espèce.
Plus de 90% des captures de l’espadon en 2019, étaient l’œuvre des canots de pêche. La majorité des prises de cette espèce (68%) provenait du détroit de Gibraltar, contre 32% de la région d’Al Hoceima.

Les palangriers réfrigérés ciblant l’espadon dans la zone atlantique sud réalisent des marées d’une durée moyenne de 10 jours. Une seule opération de pêche est réalisée par jour de pêche, déployant 1000 hameçons environ.
Les zones de pêche de cette flottille sont délimitées par les latitudes 21°N et 26°N.Il s’agit d’une activité de pêche profonde (entre 2000 et 4800 mètres).

Les unités artisanales ciblant l’espadon dans le détroit de Gibraltar et en méditerranée réalisent des marées journalières.
Dans le détroit de Gibraltar, les zones de pêche de la flottille artisanale diffèrent selon les périodes de migrations de l’espadon. En effet, les unités artisanales sont concentrées à l’est du Cap Spartel durant la phase de migration génétique de cette espèce (avril-juin), alors qu’elles fréquentent l’Ouest du Cap Spartel durant sa migration trophique (juillet-septembre)

Pour le stock Atlantique Nord, les principales mesures de conservation et de gestion en vigueur se résument comme suit :


TAC

• Établissement pour l’espadon Atlantique d’un TAC global et des quotas spécifiques par pays. Le TAC a été fixé à 13200 tonnes pour 2018-2021. Le quota du Maroc pour 2021 est de l’ordre de 1045 tonnes (Rec.17-02 ; Rec.19-03).
• L’établissement pour l’espadon de la Méditerranée d’un TAC de 10500 tonnes pour 2017. Au cours de la période 2018 - 2022, le TAC devrait être progressivement réduit de 3% par an. Le quota du Maroc en 2021 est de l’ordre du 924 tonnes.

TAILLE MINIMALE MARCHANDE

• Fixation pour l’espadon Atlantique d’une taille minimale marchande de 25 Kg /125cm, avec un seuil de tolérance de 15% de la capture totale en effectif (Rec.17-02).
• La fixation pour l’espadon de la méditerranée d’une taille minimale marchande de 100cm (11.4 kg, poids vif) avec un seuil de tolérance de 5% de la capture totale en effectif [Rec.16-05].

PERIODES DE PECHE

• L’interdiction de la pêche de l’espadon du 1er janvier au 31 mars de chaque année en méditerranée [Rec.16-05]

LIMITATION DE LA CAPACITE DE PECHE

• La limitation du nombre des navires de pêche des CPC autorisés à pêcher l'espadon de la Méditerranée à la moyenne annuelle de leurs navires pour la période 2013-2016

• La limitation du nombre total d’hameçons à 2500 par palangrier et par jour de pêche [Rec.16-05]

• La fixation de la hauteur minimale de l’hameçon à 7 cm [Rec.16-05]

• L’interdiction de l’utilisation du filet maillant dérivant dans les pêcheries des grands pélagiques en Méditerranée [Rec. 03-04]

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