Pêcherie pélagique nord

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Pêcherie pélagique nord


Cette pêcherie est opérée le long de 20 ports situés au nord de Cap Boujdor par plus de 600 senneurs côtiers aussi bien en atlantique qu'en méditerranée. Les ports les plus importants en terme d'activité sont : Laayoune (194 unités), Safi (59), Tantan (55), Agadir (49), Larache (43) et Mehdia (38) et Sidi Ifni (30) en Atlantique et Nador(23), M'Diq (21), Al Hoceima (18) et Ras Kabdana (15) en méditerranée.
C'est une activité de pêche qui se déroule sur le plateau continental à des fonds généralement inférieurs à 100 m de profondeurs.
Les senneurs ciblent les petits pélagiques, principalement les sardines, l'anchois et le maquereau. Des captures accessoires sont autorisées pour ce segment à hauteur de 3% de la capture totale par marée excepté la bogue où un seuil limite de 10% a été fixé pour les senneurs opérant en méditerranée.
Dans de nombreuses zones, cette pêcherie bénéficie de la forte productivité biologique résultant de l'upwelling (remontées d'eaux profondes froides) riches en nutriments et sels nutritifs qui favorisent l'abondance des petits pélagiques.
En 2019, les déclarations des senneurs font état d'une production de 601 000 tonnes de petits pélagiques réalisée par cette pêcherie. 74% de cette capture est réalisée au niveau des ports de Laayoune (58%) et de Tantan (16%).



La flotte de senneurs opérant dans la zone comprise entre Laayoune et Saaidia est constituée de 607 senneurs répartis comme suit :

Ports Nombre de senneurs
Al Hoceima 18
Cala Iris 4
Jebha 8
M'Diq 21
Nador 23
Ras Kebdana 15
Tanger 10
Larache 44
Mehdia 38
Mohammedia 5
Casablanca 13
El Jadida 3
Jorf Al Asfar 11
Safi 59
Essaouira 7
Agadir 49
Sidi Ifni 30
Tantan 55
Laayoune 194
 

ppn01.png Les senneurs ont un tonnage de jauge brute (TJB) allant de 50 à 130 tonneaux avec une moyenne de 83 tonneaux et une puissance variant entre 300 et 550 CV pour une moyenne de 496 CV.
La conservation du poisson est effectuée dans des caisses normalisées en plastique avec de la glace.
Ces unités de pêche sont armées de senne tournante coulissante dont les caractéristiques varient selon la taille des unités de pêches, la zone de pêche et l'importance des captures. En Méditerranée, pour les navires de taille de 10 à 23 m de long, la senne mesure environ 200 à 620 m de longueur pour une chute qui peut aller jusqu'à 170 m. En Atlantique, pour les unités allant de 12 à 28 m, la longueur de la senne varie de 400 à 700 m pour une chute comprise entre 70 et 80 m, mais selon les enquêtes menées par l'INRH, les senneurs utilisent deux types tailles (petite et grande senne) en fonction des profondeurs et des zones de pêche.
La senne est soutenue en surface par une ralingue fortement liégée surtout au niveau de la poche et maintenue verticalement par le poids de la ralingue inférieure qui est fortement plombée à l'extrémité opposée de la poche pour permettre à la senne d'atteindre rapidement la profondeur de pêche. La ligne inférieure est montée par une ligne d'anneaux dans laquelle circule la coulisse de boursage.

Espèces cibles

La pêche des petits pélagiques est dirigée vers les cinq principales espèces : sardine, sardinelles, maquereau, anchois et chinchards, dominé principalement par la sardine (78% en 2019 en Atlantique et 51% en Méditerranée). Le deuxième rang est occupé par le maquereau (17% en Atlantique) et les chinchards (22%) en Méditerranée.

Sardine :

pps04.jpgLa sardine marocaine (sardina pilchardus Walbaum, 1792) est une espèce pélagique côtière, allant jusqu'à 200 m de profondeur mais occupe surtout les fonds inférieurs à 100 m. De jour, la sardine est généralement située entre 25 et 55 m de la colonne d'eau, tandis que de nuit elle est située entre 15 à 35 m de la colonne d'eau.
Plusieurs foyers de sardine sont présents dans les zones situées au Nord de Cap Boujdor. En effet, atlantique, en automne 2018, de fortes concentrations en Méditerranée, principalement côtières, ont été observées d'une manière discontinue entre Nador et Mdiq. En zone nord, les plus forts agrégats sont observés entre Larache et Rabat et El Jadida-Safi. Au niveau de la zone centre, les franges côtières situées entre Safi-Essaouira et entre Laayoune et Boujdor renferment les densités de sardine les plus importantes.
La principale période de ponte de la sardine démarre généralement en novembre pour s'achever entre février et avril (pic de ponte principale). Il y a toutefois une ponte de moindre intensité toute l'année. La période de recrutement maximal est située en été.

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Les tailles de première maturité sexuelle de la sardine par zone calculées sur la base des données collectées en 2018 sont les suivantes :

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Les évaluations de stock de la sardine menées en 2019 à l'échéance 2018 ont permis d'établir l'état d'exploitation des stocks de la sardine. Les résultats indiquent des diagnostics différents en fonction du stock considéré : surexploitation de la sardine en méditerranée, pleine exploitation de la sardine nord et non pleine exploitation pour la sardine centrale.

Maquereau :

pps06.jpgLe maquereau Scomber colias (Gmelin, 1789) est une espèce épipélagique ou méso-démersale occupant la colonne d'eau de la surface jusqu'à des fonds dépassant les 300 m de profondeur.
En Méditerranée, cette espèce est détectée avec des concentrations très faibles et discontinues le long du littoral avec une densité relativement importante au niveau d'El Hoceima. En Atlantique nord, la distribution de cette espèce est plus étalée le long de cette zone avec des concentrations assez considérables localisées à la fois, dans la zone côtière entre Assilah et Kenitra, à la région d'El Jadida et au large entre Safi et Essaouira. . Plus au sud, le maquereau affiche une répartition plus ou moins continue, où des concentrations très denses se localisent au niveau de Safi jusqu'à Laayoune. Les plus fortes concentrations se situent au large entre Safi et Essaouira et au nord de Tantan au large et au niveau de la bande côtière située entre Tarfaya et Laayoune.
La période de reproduction du maquereau est presque étalée sur toute l'année avec des pics de ponte enregistrés de novembre à janvier et pourrait atteindre le mois de mars. La période du recrutement maximal est située en été.
La taille de première maturité sexuelle du maquereau au niveau de la zone centrale est de 24 cm tandis qu'elle est de 21 cm pour la zone nord.

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L'état d'exploitation du maquereau établi en 2019 à l'échéance de 2018 en s'appuyant sur plusieurs modèles d'évaluation indique que le stock en atlantique est pleinement exploité et que les prélèvements se font dans la limite du stock.

Chinchard :

pps08.jpgLe chinchard blanc Trachurus trachurus (Linnaeus, 1758) est une espèce qui vit en bancs, rencontrée fréquemment sur les fonds sableux à une profondeur de 100 à 200 m, mais parfois en eau plus profonde, jusqu'à 600 m environ (exceptionnellement 1050 m) ; aussi pélagique et se trouve parfois près de la surface.
En terme de distribution, en 2018, les concentrations des chinchards en méditerranée se répartissent en deux strates : la première entre Saïdia et Cala iris, la seconde entre l'ouest de Cala iris et Ceuta. Les concentrations les plus importantes sont enregistrées entre Saïdia et le côté est du Cap de trois fourches, et du part et d'autre d'El Hoceima. En Atlantique Nord, cette espèce se distribue de façon continue le long du littoral avec des concentrations plus denses recensées dans la zone côtière située entre le sud d'El Jadida et Safi. La prospection de la zone centre, a mis en évidence des concentrations importantes localisées aussi bien au large qu'à la côte, entre le sud de Safi et Sidi Ifni et au large de Cap Boujdor.
Le chinchard blanc de la zone centre se reproduit durant toute l'année avec une intense activité de ponte plus marquée s'étalant de novembre à mars (Automne- printemps). Le recrutement est par conséquent survient en été.
La taille de première maturité sexuelle du chinchard blanc au niveau de la zone atlantique centre est de 25cm.

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Les résultats de l'évaluation des espèces T. trecae et T. trachurus, en atlantique, à l'échéance 2018, par le COPACE ont indiqué une amélioration de l'état des stocks des deux chinchards le long de la région nord-ouest africaine. Les deux stocks sont considérés en état de pleinement exploité. Ces améliorations par rapport à l'état de 2017 sont liées à la baisse des captures de ces espèces ainsi que l'amélioration de leurs indices de recrutement.

Anchois :

pps09.jpgL'anchois Engraulis encrasicolus (Linnaeus, 1758) est un poisson pélagique vivant à banc. Il s'agit d'une espèce fréquentant aussi bien le milieu marin que les eaux saumâtres. La longévité de l'anchois ne dépasse pas 3 ans. Son alimentation est basée sur le zooplancton
L'anchois est réparti en méditerranée d'une manière discontinue, avec des densités généralement très faibles en 2018. Au niveau de la zone nord, deux agrégats principaux sont enregistrés au large de Casablanca et d'El Jadida, les autres détections sont faibles et discontinues. Au niveau de l'Atlantique Centre, pour la même période, les densités les plus importantes sont enregistrées de Cap Ghir au sud de Sidi Ifni et au large au sud de Tarfaya.
En atlantique Centre, la période de reproduction de cette espèce correspond à toute l'année avec une période de reproduction maximale en juillet-août. Le recrutement survient toujours au niveau de la même zone en hiver.

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La taille de première maturité diffère en fonction des zones (entre 11 cm et 12cm) et affiche une variabilité interannuelle très marquée.
Le stock de l'anchois, au niveau des deux zones nord et centre, a été évalué en état de pleine exploitation à l'échéance 2018 en se basant sur les informations biologiques et d'exploitation relatives aux zones Nord et Centre.

Espèces accessoires

Les captures accessoires d'espèces associées, occupant le même habitat que les espèces cibles de petits pélagiques sont autorisées pour les senneurs dans la mesure où la pêche par ces engins ne peut éviter la prise accidentelle de ces espèces. Ces espèces sont autorisées à hauteur d'un seuil limite de la capture totale par marée de 3% à l'exception de la bogue où un seuil limite de 10% par année a été fixé pour les senneurs opérant en méditerranée, les thonidés mineurs (Auxide, thonine commune, bonite à ventre rayé( listao), Bonito à dos rayé, Palomette) où un seuil limite de 3% du Volume total débarqué par année pour l'Atlantique Nord Méditerranée .
Au niveau de la zone méditerranéenne, la composition des espèces accessoires sont dominées principalement par la bogue (Boops boops) à hauteur de 52%, suivie de l'auxide (Auxis thazard) avec 37%.
Concernant la zone atlantique Nord, la composition des captures annuelles des prises accessoires des senneurs côtiers sont dominées par le la bonite à dos rayé (Sarda sarda) et la bogue (Boops boops) avec respectivement 29% et 28%, suivi par le mulet à grosse tête (Mugil spp) à hauteur de 14% et la saupe (Sarpa salpa) avec 8%. Au niveau de la zone atlantique centre, c'est principalement les mulets qui dominent les prises accessoires avec plus de 69%, suivi de Tassergual (Pomatomeus saltatrix) avec 29%.

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Il est à préciser que d'un point de vue réglementaire, la pêche accessoire est composée de 33 espèces, appartenant à différents groupes et familles d'espèces semi-pélagiques et démersales, autorisées pour les senneurs opérationnels au nord de Cap Boujdor.

Espèces Nom vernaculaire
Auxis thazard Auxide
Balistes carolinensis Baliste cabri
Sphyraena sphyreana Becune
Beryx splendens Béryx long
Boops boops Bogue
Sarda sarda Boniteà dos rayé
Auxis rochei Bonitou
Caranx spp Carangues
Decapterus rhonchus Comète
Dentex spp Dentes
Plectorhynchus mediterraneus Abadèche
Illex coindettii Encornet rouge
Stromateus fiatola Fiatoles
Coris julis Girelle
Spondyliosoma cantharus Griset
Pomadasys incisus Ronfleur
Lichia amia Liche
Campogramma galycos Liche lirio
Katauwonus pelamis Bonite à ventre rayé
Lithognathus momyrus Marbré
Spicara spp Mendoles
Mugil spp Mulet
Oblada melanura Oblade
Belone belone Orphie, aiguille
Pagellus spp Pageot
Trachinotus ovatus Palomine
Orcynopsis unicolor Palomette
Lepidopus codatus Sabre argenté
Trichiurus lepturus Sabre commun
Diplodus spp Sar
Sarpa salpa Saupe
Seriola dumereli Sériole
Pomatomeus saltatrix Tassergual

Les Senneurs :

La vitesse de navigation de ce segment de pêche varie entre 6 et 8 nœuds.
Une fois arrivé sur la zone de pêche et repéré le banc à pêcher, le bateau commence l'opération de pêche. L'encerclement prend environ 4 minutes et coulissage dure 23 minutes approximativement alors que la durée de halage des prises dépend à la capture réalisée, elle varie entre 40 min et 2h30. Les prises sont mises directement dans les caisses en plastiques et couvertes par de la glace ensuite stockées au niveau des cales.
Trois unités d'aménagement sont définies pour les senneurs dans la pêcherie pélagique en fonction de la mobilité des flottes :

  • Unités Atlantique Nord-Méditerranée : de Saaidia (35°5'02''N-2°12'07''W) à Immesouane (30°50'50''N-9°49'31''W) ;
  • Unité Atlantique Centre de Taghnaje (31°14'00''N) à Cap Boujdor (26°7'31''N) ;
  • Unité Atlantique sud de Cap Boujdor à Cap Blanc

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