Pêcherie littorale

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Pêcherie littorale




Les pêcheries littorales se caractérisent par la diversité des espèces ciblées et représentent des enjeux sociaux importants pour les communautés riveraines. Ces ressources présentent en effet des moyens de diversification des activités de pêche locales en alternative aux pêcheries du large. En plus des espèces algales exploitées, une diversité faunistique importante est ciblée par ces pêcheries le long du littoral national, selon les spécificités des gisements de chaque région et selon les saisons. Ces espèces sont synthétisées ci–après par catégorie :

Vue leur importance écosystémique et socioéconomique, l'INRH a mis en œuvre un programme d'étude scientifique et d'évaluation des principaux gisements de ces ressources. L'objectif est d'améliorer les connaissances scientifiques de ces espèces et de leur écosystème et d'évaluer leur stock pour un appui scientifique à leur gestion.

Trois principaux modes de pêche sont pratiqués :

  • Pêche à pied : c'est une « activité de pêche qui s'exerce sans que le pêcheur ne cesse d'avoir un appui au sol et sans équipement respiratoire permettant de rester immergé ». Elle se pratique à marée basse pendant les vives eaux et/ou les mortes eaux selon les espèces ciblées. En 2018, 172 licences de pêche à pied commerciales ont été délivrées pour le couteau droit et la coque commune dans la baie de Dakhla et 428 licences de pêche commerciale à pied ont été délivrées pour la collecte du pied de biche.
  • Par canot de pêche : ces embarcations sont d'une jauge brute de moins de 3 TJB. Elles sont utilisées pour les pêches déployant les dragues à de grandes profondeurs de la franche littorale et aussi pour les pêches par plongée. La plongée concerne la pêche de l'anémone de mer en Méditerranée et a été aussi pratiquée pour la capture des concombres de mer au cours d'une pêche expérimentale. En 2018, 4 barques ont disposé d'une licence de pêche des ressources faunistiques littorales, par dragage ou par plongée.
  • Pêche par apnée : cette pêche se pratique sur les ressources nécessitant une plongée à des profondeurs généralement inférieures à 6 m et dont l'utilisation des appareils respiratoires est interdite, comme la pêche de l'oursin de mer.

La drague manuelle est une technique de pêche basée sur le dragage (filtrage) du sable pour en extraire des coquillages. Cet engin appelé drague à tellines est une caisse grillagée tractée par le pêcheur qui progresse à reculons dans les dernières vagues du rivage à marée basse. Une lame horizontale pénètre le sable et en soulève une couche qui entre dans la drague et en ressort immédiatement par le maillage métallique. Seuls les objets plus gros que les mailles restent dans la drague dont les tellines et autres coquillages. La pêche est réglementée et nécessite un permis et une licence. 

La drague trainée au moyen d'un canot de pêche : l'engin autorisé pour pêcher la petite praire est la drague métallique artisanale composée d'un treuil, attaché à une ancre de fixation par câble métallique de 25 m et avec un maximum de deux râteaux de 70 cm de longueur, munis d'un filet de 20 à 25 mm de maillage sous forme de poche pour collecter la petite praire.

Le râteau manuel est un engin constitué d'une ou plusieurs rangées de dents montées sur un long manche. Il est destiné à récolter des coquillages par dragage à la main.

Plusieurs coquillages des gisements sableux ou vaseux sont collectés à la main (coque, couteau droit,…). Pour le couteau droit, le sel est utilisé en plus pour ressortir les individus profondément enfouis dans le sable.

Pour les espèces accrochées aux rochers, tels que les moules et les pieds de biche, des marteaux, burins ou des pioches sont utilisés.

Les oursins et les anémones sont collectés à l'aide d'une courte pique, d'un crochet ou d'un simple couteau, mais l'oursin peut aussi être pêché à la « radasse » (amas de filets) ou au « gangui à oursins » qui est une nasse de 2 mètres d'ouverture environ. Pour les ouvrir, on utilise une pince ajourée (« le goulindion ») afin d'en extraire les gonades qui sont les parties comestibles.

Les principales zones des gisements par groupe d'espèces sont :
  • Coquillages
  • Couteau droit : Solen marginatus 
    1. Gisement de la baie de Dakhla : Boutalha, Trouk, Pk25, Lahriga et Duna blanca (le gisement le plus important se situe au niveau de Lahriga).
Coque commune : Cerastoderma edule
  1. Gisement de la baie de Dakhla : Boutalha, Trouk, Pk25, Lahriga et Duna blanca (le gisement le plus important se situe au niveau de Boutalha). 
  • Haricot de mer : Donax trunculus
    • Gisement de Sidi Ifni (Plage Blanche) : du Sud d'Oued Boussafen (28°57'N ; 10°36'W) jusqu'au Nord de Ras Tacomba (29°1'58,8'' ; N 10°30'').
    • Gisement de la Méditerranée : Ras Kabdana - Saidia. 

  • Le gisement de la coque rouge se distribue dans la zone Fnidek – Azenti.
  • Vernis : Callista chione
    • Le gisement du vernis se distribue dans la zone Fnidek – Azenti.

 
  • Petite praire : Chamelea gallina 
    • Gisement de la Méditerranée : Ras Kabdana - Saidia. 
  • Palourde européenne : Ruditapes decussatus
    • Gisement de la baie de Dakhla. 
    • Les lagunes : Nador, Moulay Bousselham, Sidi Moussa, Oualidia et Khnifiss.
  • Echinodermes
 
  • Concombre de mer : Holothuria sp
Les sites prospectés et concernés par un suivi scientifique sur l'état du gisement et le potentiel exploitable sont : Skhirat, Sidi Rahal, El Jadida Oulad Ghanem, Souiria K'dima, Chouika – OumTyour, Essaouira, Sidi Boulfdail, Boujdour.
  • Oursin de mer : 
Les zones classées A d'un point de vu salubrité et dont la profondeur ne dépasse pas 10 m sont concernées par l'exploitation de l'oursin de mer à savoir : Cap Bedouzza, Oum Tyour – Chouika, Tamri - Cap Ghir, Douira – SidR'bat, Sidi Boulfdail, Aoufist et Lakraa.
  • Crustacé Cirripède
 
  • Pied de biche (pouce pied) : Pollicipes pollicipes 
    • Ce crustacé se situe dans   différentes régions qui se caractérisent par la présence de falaises accidentées. Sa production s'est pratiquement développée durant les 3 dernières années dans les régions de Sidi Abed, Essaouira et Agadir.
     
    • Cnidaire
     
    • Anémone de mer : Anemonia sulcata 
    Les zones prospectées et présentant un gisement d'anémone de mer sont : M'diq-Azla, Amssa-Oued Laou-Chmaala-Jebha, Jebha-Cala Iris-Al Hoceima-Sidi Hssain, Cap de l'eau-Kariat Arekman-Lagune de Nador, Atalayoune et Belyounech-Ksar Sghir-Cap Spartel.
  • Coquillages
- Couteau droit : Solen marginatus La production annuelle du couteau du gisement de Dakhla est celle du quota alloué avant la saison de pêche. Le pic de production a été atteint en 2007 et 2008 avec 500 tonnes, alors que la production minimale a été enregistrée en 2012 et 2013 avec 250 tonnes. Une tendance à la hausse a été enregistrée de 2013 à 2017 où la production a atteint 450 tonnes. Le quota a baissé de 16% en 2018, et ce, en raison du rétrécissement de l'aire de distribution du stock.
- Coque commune : Cerastoderma edule La production annuelle de la coque du gisement de Dakhla correspond au quota alloué avant la saison de pêche. La production maximale a été atteinte en 2017 avec un quota alloué de 112 tonnes. Ce quota a diminué de 14 % en 2018 (96,5 T) et a retrouvé le niveau de 2016 et 2010.
- Haricot de mer : Donax trunculus Pour cette espèce, aucune exploitation règlementaire n'a été pratiquée jusqu'à aujourd'hui.
- Coque rouge : Acanthocardia edule En terme de suivi de l'évolution de la capture de la ressource la plus exploitée, à savoir le vernis, les débarquements enregistrés entre 2012 et 2018 oscillaient entre 188 tonnes (2012) et 485 tonnes (2018) avec un pic considérable de 691 tonnes enregistré en 2015.
Vernis : Callista chione La coque rouge n'a été exploitée qu'en 2013, avec 141 tonnes au niveau de la zone Oued Laou – Kaa Srass et seulement 1 tonne au niveau de la zone Oued Negro - M'diq. En raison de l'irrégularité de l'exploitation, causée par les teneurs élevées en biotoxines, souvent relevées dans la coque rouge, l'espèce n'est plus ciblée par les pêcheurs depuis 2014.
- Petite praire : Chamelea gallina Les indices de production totale de la petite praire, évaluée en 2018, sont estimés à une moyenne de 249 tonnes sur une superficie de 19 km². Cette production moyenne se situe ainsi entre un minimum de 245 tonnes et un maximum de 253 tonnes.
- Palourde européenne : Ruditapes decussatus Les résultats des études scientifiques réalisées par l'INRH ces dernières années montrent que le niveau d'abondance de la palourde dans la baie de Dakhla est extrêmement faible et ne permet pas d'envisager une exploitation.
  • Echinodermes
- Concombre de mer : Holothuria sp Les statistiques disponibles de la production du concombre de mer ne concernent que les périodes allant de 2005 à 2012, période où la pêche a été autorisée. A Partir de 2012, étant conscients de leur intérêt écologique et de la nécessité de les protéger de la surpêche, les gestionnaires ont interdit la pêche des holothuries le long des côtes marocaines jusqu'en 2017. Cette décision a été prise suite au déficit d'informations biologiques et écologiques qui auraient permis la mise en place de mesures d'aménagement de cette pêcherie. En 2018, l'INRH a démarré des séries de prospection et d'évaluation au niveau des sites potentiels pour l'exploitation du concombre de mer.
Oursin de mer : Les captures des oursins pour la période 2010 – 2016 au niveau des zones de pêche indiquent que les années 2015 et 2016 ont été concernées par une production très importante au niveau de toutes les zones de pêche.
  • Crustacé Cirripède
- Pied de biche (pouce pied) : Pollicipes pollicipes En raison de la demande importante du marché espagnol, le Maroc a connu, pendant ces trois dernières années, une pêche très intensive du pied de biche qui s'est développée en particulier dans les régions de Sidi Abed, Essaouira et Agadir. La production totale a enregistré une tendance à la hausse entre 2016 et 2018, et a atteint 301 tonnes en 2018. La production totale a enregistré une augmentation de 24% par rapport à 2017 (243 tonnes) et de 68% par rapport à 2016 (179 tonnes).
Cnidaire : - Anémone de mer : Anemonia sulcata La biomasse totale de l'anémone de mer au niveau du site Oued Laou a été évaluée à 41 tonnes entre 2016 et 2017. Le site de Cala Iris abrite des concentrations plus importantes de l'anémone de mer avec une biomasse totale évaluée à 292 tonnes. Un quota de pêche de 38 tonnes a été alloué en Méditerranée pour la saison de pêche de 2018.

Les mesures d'aménagement et de suivi de l'activité, permettent l'organisation de l'accès à la ressource et l'instauration d'un système assurant la traçabilité du produit pêché. Ces mesures se résument comme suit :


  • - Coquillages
  • Couteau droit (Solen marginatus) :
    • un quota maximum de pêche est fixé avant la saison d'exploitation
    • la pêche est interdite du 1er avril au 30 septembre de chaque année
    • la taille minimale de capture autorisée est de 10 cm (longueur totale)
    • la pêche du couteau de mer ne peut avoir lieu que du lever au coucher du soleil
    • le couteau vivant pêché au niveau de la baie de Dakhla doit être dirigé vers un établissement de conditionnement et d'expédition ou de transformation agréé sur le plan sanitaire à cet effet
    • seules les zones classées d'un point de vue sanitaire, selon les dispositions de la circulaire n°1508/12 du 15 aout 2012 susmentionnées, sont ouvertes à la pêche du couteau de mer conformément à la réglementation en vigueur
Coque commune (Cerastoderma edule) :
  • un quota maximum de pêche est fixé avant chaque saison d'exploitation
  • la pêche de la coque commune est interdite du 1er avril au 30 septembre de chaque année
  • la taille minimale de capture de la coque autorisée est de 3 cm (longueur totale)
  • la pêche de la coque commune ne peut avoir lieu que du lever au coucher du soleil
  • seules les zones classées d'un point de vue sanitaire, selon les dispositions de la circulaire n°1508/12 du 15 aout 2012 susmentionnées, sont ouvertes à la pêche du couteau de mer conformément à la réglementation en vigueur
Haricot de mer (Donax trunculus) Coque rouge (Acanthocardia edule) Vernis (Callista chione) Petite praire (Chamelea gallina) :
  • la zone de pêche est comprise entre Ras Kebdana et Saïdia, à une profondeur comprise entre 3 et 20 m
  • un quota maximum annuel de pêche est fixé par l'INRH au début de chaque saison de pêche
  • la taille minimale de capture de la petite praire autorisée est de 2,5 cm (la plus grande longueur)
Palourde européenne (Ruditapes decussatus) :
  • le maintien de l'arrêt de la pêche de la palourde dans la baie de Dakhla pendant la saison 2019-2020
  • - Echinodermes
  • Concombre de mer (Holothuria sp)
  • Oursin de mer :
    • un quota maximum de pêche est fixé avant chaque saison d'exploitation
    • la pêche de l'oursin de mer est interdite du 1er avril au 14 novembre de chaque année
    • la taille minimale de capture autorisée est de 5 cm (sans les épines)
  • - Crustacé Cirripède
  • Pied de biche (pouce pied, Pollicipes pollicipes)
    • la pêche du pied de biche est interdite du 1er juin au 30 octobre de chaque année
    • lorsque le gisement de pied de biche est découvert à marée basse ou immergé à une profondeur ne nécessitant pas de l'atteindre par plongée, cette pêche doit s'effectuer à pied
  • - Cnidaire :
  • Anémone de mer (Anemonia sulcata) :
    • la pêche de l'anémone de mer est autorisée dans les zones maritimes classées salubres et ayant une profondeur inférieure à 6 m à savoir :
Zone 1 : entre Oued Laou et M'diq
Zone 2 : au niveau de Cala iris
· la pêche de cette ressource est interdite du 1er mars au 31 mai de chaque année
· l'effort de pêche autorisé par site est fixé à 2 navires de pêche avec 2 plongeurs au maximum par navire
· un quota de pêche est fixé par l'INRH pour chaque zone et chaque saison de collecte
· la taille marchande minimale de pêche autorisée est égale ou supérieure à 15 gr.

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